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Cloture comptable en folie
Qui dit fin de mois, dit paye du personnel, vous vous en souvenez j’en parle dans mon 2è carnet. Mais ça dit aussi clôture comptable… Moi j’ai jamais fait de compta de ma vie depuis la fac. Alors je me plonge la dedans comme on plonge dans une grande piscine sans être sûre de savoir encore nager… C’est là que tout commence… Pas besoin d’être très intelligent pour se rendre compte que la compta n’est pas très rigoureuse ce mois-ci : pas toujours de date, de signatures, des imputations un peu bizarres du style des sacs plastiques imputés comme « nourriture »… et puis pour couronner le tout un trou de caisse assez conséquent. Gloups…Il faut absolument retrouver la raison de ce trou de caisse. Bon, je passe mon dimanche et lundi de Pâques à éplucher ça, pièce par pièce. Une vraie enquête. Y a pas grand chose à faire ici le WE alors c’est pas gênant de faire la compta pendant un WE de Pâques. Mais je pense quand même à vous en train de vous baffrer de chocolat. Dès le début de semaine, réunion avec mes assistants pour une petite mise au point sur les procédures comptables. Je suis pas très très contente mais jusqu’ici je me dis qu’on va retomber sur nos pieds. Je commence à farfouiller dans tous les documents. Photo : paysage de Souloulou
L’histoire du caissier qui se barre avec la caisse…
Le desk à Paris n’est pas content du tout au départ. Et puis, ils s’adoucissent et l’équipe me soutient à fond : que faire face à un voleur, face à quelqu’un dont on avait confiance à 100%. Y a comme un malaise dans mon équipe pendant quelques jours. Paris me demande de licencier Sanoussi le comptable. Comment n'a t-il pas alerté sur des montants anormaux, sur un livre de caisse mal tenu, sur des approvisionnements trop importants. Comment avoir passé ses soirées avec son pote Aliou sans rien savoir ? On a une discussion sérieuse en tête à tête où on met tout à plat parce que c’est trop pesant. Je me dis que je n’ai pas droit à l’erreur mais je décide de lui faire confiance… Il s’est fait berné comme nous tous, a perdu un collègue et un ami… je lui reproche de ne pas m’avoir alerté sur le fait qu’il était débordé et qu’il ne parvenait plus à contrôler les comptes. Le soir, il part le visage défait en me disant qu’il ne peut plus travailler pour aujourd’hui. Je me demande même s’il reviendra le lendemain ! Manquerait plus que je perde mes deux assistants ! Etant donné que MSF ne collabore jamais avec la police, on ne porte pas plainte. De toute façon, on ne récupérera jamais l’argent. Je pense aux donateurs et aux enfants…Comme dit papa, les hommes sont parfois des loups. Lui c’était un vrai fennec ! Le lendemain matin, quand je me réveille, je reste quelques instants assise dans la brume du sommeil en me disant : « j’ai du rêver, faire un mauvais rêve…Ah non, c’est pas vrai Aliou s’est vraiment fait la malle ? ». Photo : paysage depuis la voiture
Pour survivre, faire semblant de savoir
On se marre bien dans l’équipe mais quand on va sur le terrain, on est sérieux. On est obligé de jouer des personnages « qui maîtrisent le sujet » pour ne pas se faire rouler. On est souvent complémentaires pour négocier : un logisticien (log) qui connaît les trucs un peu techniques, les histoires de matériaux, d’angles, de surfaces, et moi qui connaît les termes du contrats, les avances qu’on peut faire etc…
Guillaume 1 (il y en a 2) devient presque "inquiétant" en tant que négociateur. Manifestement il a lh'abitude de compter les billets et de négocier.
Je suis parfois bluffé par l’intelligence « brute » des gens ici. Souvent c’est du bon sens. Oubliés les grands discours, les raisonnements compliqués, place au pragmatisme et à l’intuition + des fois au maraboutage quand même.
Actuellement, on a un problème car 67 conteneurs vont arriver dans 6 semaines au moment de la crise et les entrepôts ne sont pas prêts : on doit les réhabiliter pour qu’ils soient étanches à la saison des pluies. Alors on cherche des entrepôts (on appelle ça des « stores ») qui pourraient faire l’affaire. En Photo Guillaume et Aimé les logisticiens.
Location d’une maison à GydamSori
Sur les sites, dans les villages, on loue des maisons pour le staff. Ca fait partie de mon boulot. Les maisons, c’est pas des palaces. Ce sont des maisons en terre avec un toit en tôle. La visite est vite faite et après il faut se mettre d’accord sur les conditions, le loyer, la durée du bail, les éventuels travaux. Un soir je vais à Gydam Sori pour rencontrer le propriétaire d’une maison. C’est super charmant en fin de journée avec le soleil orange. Le village est tout simple, seule la mosquée est rutilante. Et là c’est mémorable : on m’ invite à m’assoier sur une natte par terre sur le sable. Heureusement je suis avec Maï l’assistant logisticien nigérien de Tibiri qui traduit en Haoussa tout ce que je dis et qui a l’avantage d’être un homme, ce qui n’est pas négligeable ici. On lit les clauses du contrat une par une et a chacune d’entre elles, il y a un brouhaha et Maï rigole. Je me demande bien ce qu’il y a de drôle. Tout le village est là à regarder discrètement par dessus le mur haut de 1m50 qui nous entoure. Je ne vois que des visages d’hommes partout qui dépassent, des vieux, des jeunes. Je suis bien la seule femme au milieu de ces hommes en habits traditionnels. D’ailleurs, il y a certains à qui je n’adresse pas la parole, c’est Maï qui s’en charge. On se met d’accord, on signe le contrat. Puis, ils amènent une sorte de saladier rempli de liquide blanchâtre à boire. Au début je pense que c’est du lait de chèvre mais je reconnais ensuite la « boule », le plat traditionnel : dilution de mil dans de l’eau et du lait. Notre cuisinier nous en fait aussi mais il rajoute du sucre et même des dattes ! Donc, vu la tête du contenu et du contenant qui passe de lèvres en lèvres, je me dis que je vais mourir demain. L’espace d’une seconde, j’espère qu’on ne va pas me demander de participer à cette clôture de négociation parce que je suis une femme. Mais non, on m’a tendu le récipient prestement. J’ai du boire. Bon ben chui pas morte… De retour à la maison, Maï m’explique que les gens ont « halluciné » parce qu’ils n’avaient jamais signé de contrat de leur vie et à chaque fois qu’il énonçait une clause, ils s’exclamaient « wouha, ils sont malins les nassera, ho la la, ils sont malins!! ». C’est pour ça qu’ils rigolaient. Par exemple :
· « Quand on loue la maison, le propriétaire n’a plus le droit d’y venir à sa guise pour y ranger ses chèvres… » · « Wahou ils sont malins les nassaras ! »
· « Si vous voulez récupérer votre maison, vous devez prévenir MSF un mois à l’avance »
· « Han là là, ils sont trop malins les nassaras ! »
Photo : les paniers à grain de Souloulou, jardin de la maison du staff du site de Gabi
Pour construire de nouveaux stores ou pour toute décision dans les centres ambulatoires, on doit être très diplomate et notamment s’adresser au maire. En général, il y a une grande cour avec une petite casbah posée sur le sable dans laquelle s’entassent le maire et ses adjoints : un bureau en faux bois, un tableau du président avec un cadre en plastique, quelques objets protégés sous un plastique. C’est très kitch pour nous et très attachant. Parfois dans les bâtiments « officiels » des grandes tentures volent au vent pour cacher la misère des murs en terre, des gros fauteuils en moumoute épaisse vous engloutissent littéralement (et on s’en passerait étant donnée la chaleur !).
Quand l’administratrice devient logisticienne
Je dois constituer 5 équipes d’infirmiers et aides infirmiers pour partir dépister la malnutrition au nord à Dakoro, là où on fait par ailleurs de la vaccination contre la méningite. Ces équipes doivent être briefées par la logistique et la chef de mission ce matin et partir impérativement à 11h. Sauf qu’il n’y a personne d’autre que moi ce matin. Alors je réceptionne tout le matos, les kits de logistique (couvertures, moustiquaires, balances pour l’équipe) qui arrivent littéralement en vrac. Il manque une voiture et les chauffeurs ne savent pas où ils doivent aller ! Moi non plus d’ailleurs et s’ils comptent sur moi pour leur indiquer le chemin… Mais ça y est, à 11h, les 30 personnes sont dans les bonnes voitures , les bonnes équipes avec leur kit logistique, leur malle à pharmacie, leurs fiches,…et moi je suis épuisée. De toute façon, ici, rien n’est jamais vraiment fait comme on l’imaginait. Il ne faut vraiment pas espérer que les choses se passent comme on voudrait. Tout est imprévu. Photo : marché et berges du fleuve Niger.
La fin du monde
Vous en avez peut-être entendu parlé : il y a eu une éclipse totale du soleil début avril ici. Pendant un long moment la lune commence à cacher le soleil et le vent se lève. Et puis d’un coup, poff, comme on éteindrait la lumière depuis un interrupteur, il fait nuit. 5 minutes plus tard, la lumière revient aussi soudainement qu’elle est partie. Imaginez l’effet de cet événement magnifique et terrorisant sur une partie de la population locale. Pas un chat dans la rue, tout le monde aux abris, aucune maman avec son enfant dans les centres ambulatoires. Pour résumer, il ne reste dans la rue que des pelotes de poussières qui volent au vent et les imams qui prient pour faire revenir le soleil. Les équipes du bureau regardent le ciel avec des lunettes spéciales qu’on a reçu de France mais aussi avec des masques à souder ou au travers de bouteilles de coca. L’éclipse a des effets insoupçonnés à posteriori : depuis cet événement on mange moins bien à la maison MSF…notre cuisinier Abdou est traumatisé. Quand on rentre à la maison après l’éclipse, il pleure ! Il dit qu’il se doutait bien que si c’était grave on reviendrait rapidement à la maison, et que s’il était dans le désert, il aurait pu suivre un chameau, les chameaux savent toujours où aller dans ces cas là… Franchement, au début je crois qu’il blague, mais non. Le lendemain, il me demande si le soleil est malade et si ça va recommencer. A chaque fois qu’il revient de la mosquée, il est tout morose parce qu’on lui met dans la tête que c’est la fin du monde qui approche…qu’il faut faire des réserves d’eau,…alors nos lasagnes, il s’en fout.
Quelques petits portraits des blancs becs·
Nathalie s’occupe des statistiques. Elle a déprimé à cause du médoc anti-palu. Elle pleurait tout le temps, on la retrouvait assise toute seule dans sa case, dans le noir ! Maintenant, elle rigole tout le temps et nous fait beaucoup rire. Un jour, elle a eu un lézard qui lui tombe dessus. Elle crie dans tous les sens mais les nigériens lui disent que c’est bon présage : elle aura un enfant bientôt. Alors depuis, elle attend l’homme de sa vie !·
Antoine est le pharmacien. Il s’emporte parfois et le jour de mon arrivée, il crie dans le bureau qu’il ne reste pas un jour de plus ici parce que les médicaments sont gérés n’importe comment et qu’il ne veut pas cautionner ça…mais il est resté.
Suzanne est notre médecin référent américaine super dévouée à la cause des enfants. Elle bosse comme une dingue.
Bruno ressemble a crocodile Dundee avec les cheveux longs et ses tatouages. Il est le chef de chantier qui organise les constructions du CRENI (l’hôpital) et fait trimer les ouvriers. Comme il est tout le temps dehors, il revient chaque soir un peu plus bronzé et tanné que le matin. Il aime pas qu’on l’emmerde alors on l’emmerde pas. Par contre, il fait super bien la bouffe et on en profite le dimanche quand notre cuisto Abdou ne travaille pas.
Guillaume 1 c’est le log « bouffe » (logisticien qui s’occupe de la nourriture). Il a déjà vécu 3 ans au Niger et 1 an au Mali avec des touaregs car il est...orfèvre. Oui d’accord ça n’a rien à voir. Du haut de ses 24 ans, il gère quand même 3000 tonnes de bouffe, les stocks, les entrepôts, la douane, l’acheminement depuis Paris... Jamais vu quelqu’un de son âge d’aussi mature et débrouillard. Quand il a l’air complètement ailleurs c’est qu’il calcule dans sa tête le nombre de camions et de manoeuvres qu‘ils faudrait pour distribuer assez de sacs de nourriture. La pression…car le plus gros pic d’approvisionnement arrive bientôt et on nous a interdit les avions cette année (trop cher) : tout passe par camion avec 6 semaines de délais alors faut pas se planter.
Guillaume 2 le deuxième log s’énerve ou s’enthousiasme pour un rien. J’ai peur qu’il finisse par craquer ! Il parle tout le temps, un peu comme s’il réfléchissait à voix haute. Il est appelé Abdoul Aziz par les nigériens pour rigoler parce qu’il a la peau très blanche. Au début, il voulait tout le temps se fritter avec Guillaume 1 et il fallait gérer mais maintenant ça va il s’est détendu. Quand il veut taper Guillaume 1, on part marcher 2 heures à la chaleur et ça le calme.
Bon y a encore de quoi faire en terme de portrait…alors la suite la prochaine fois. On est une vingtaine. Et j’aurai aussi bien des portraits à faire des nigériens.
Photo : (Géraldine et Nathalie (infirmière) , Guillaume 1 (logisticien), Ayoola (superviseur), Juma (super logisticien), Femme et fille de Juma, Delphine (laborantine), Aurélie (responsable terrain), Guillame N°2 (logisticien), Suzanne (médecin référent), Alberto (médecin)
Nassera
Nassara c’est un peu comme Wazah à Madagascar, ça veut dire « l’étranger » et souvent on entend les gens vous appeler ou chuchoter « Nassera ». J’ai demandé au chauffeur s’il pouvait m’expliquer ce que cela voulait dire et il était très gêné. Il a pris tout un détour en parlant de communauté, de style vestimentaire. En fait, Nassera c’est aussi celui qui n’a pas de religion et dans un pays musulman c’est un peu péjoratif.
Massages mais pas des pieds
Je suis ravie d'avoir sous la main plein de cobayes pour les massages. C’est assez étrange mais le fait de masser m’a toujours calmé et calme aussi les autres. Alors dans un tel contexte, c’est tout bénéf !! Nos pieds sont un désastre. On a tous adopté la « tongue attitude » et avec la chaleur, la poussière, la crasse, on peut faire des photos pour le concours des pieds les plus « pouraves » : crevasses, saleté, corne, bobos en tout genres.
Je suis née
Pour mon anniversaire, on fait cuire une chèvre et on danse sur le toit de la maison jusqu’au petit jour. Le logisticien malgache, Aimé, a aménagé le toit avec des petites lampes en bois ravissantes. On m’offre une bague, un bracelet touareg et pleins de bisous. Il ne manque que vous ! On danse toute la nuit et on s’endort sur le toit en regardant les étoiles et en refaisant le monde. Le lendemain, on est réveillés par le soleil…on se promène dans les rues de Tibiri, un village où on a aussi un centre de nutrition. On joue aux collecteurs d’enfants : 5 puis 10, 20, 50 enfants nous suivent. Je m’accroupis pour les prendre en photo et d’un coup je bondis pour leur faire peur. Ca met une ambiance dingue. On rit et joue comme des fous. Ils adorent ça. A un moment je me dis que je vais être débordée, me retrouver par terre sous 40 gamins et ne plus rien contrôler. Mais ça donne des photos extras avec des visages franchement rigolards.
Le Pacific
Ici aussi, à Maradi, il y a des boîtes de nuit ! J’ai découvert le Pacific mardi dernier. C’est une boîte à ciel ouvert avec un vrai groupe qui s’appellent le « Carnaval Orchestra ». Ils jouent comme des gamelles mais qu’est-ce que c’est bien et quelle ambiance ! On a droit à de la musique nigérienne, du coupé-décalé, du reggae. Du Bob Marley tout à fait original : des sons, des accords, une justesse tout à fait personnels et des paroles très approximatives car ils ne parlent pas anglais ! Mais franchement leurs interprétations sont de vrais collectors ! Alors on danse devant les musicos. C’est tout public et tout le monde danse plus ou moins ensemble. On retrouve souvent des nigériens qui bossent pour MSF. A un moment on entame la fameuse chorégraphie où tout le monde tourne d’un quart de tour à certains moment. Impossible à suivre…ils accélèrent le rythme tous ensemble et je crois que quand on est blanc, on est toujours décalé. Je suis les pieds et il y a tout le temps quelqu’un qui me pousse pour tourner dans le bon sens au bon moment. Photo : la cuisson des brochettes
Musique !
Ce qui est chouette c’est qu’on est plusieurs à avoir des MP3. Rap, musique algérienne, ousbek, pakistanaise, classique, marocaine, grecque on a de tout. Le soir quand je rentre, j’ai besoin de ça. C’est ma drogue à moi. C’est aussi rigolo d’être dans des villages nigériens avec de la musique tibétaine ou du rap dans les oreilles. J’adore ces décalages. Et en ce moment, j’ai l’impression de vivre dans un gros décalage général. Pour se distraire, on installe parfois des matelas dans le jardin et on regarde un film sur l’ordinateur. Ca fait séance de ciné. Le dessin animé "Madagascar" est génial. Par contre, on n'aurait pas du regarder « Hôtel Rwanda » ni « Expérience » (l’histoire d’une expérience d’enfermement qui dégénère et où les gens s’entre-tuent). Ca détend pas vraiment…
Le cas Milton
Milton médecin québécois est de passage à Maradi. C’est une « tronche » chez MSF parce qu’il connaît très bien les problématiques de malnutrition et qu’il a une grande gueule ! Il faut vraiment le rencontrer et ça tombe bien parce qu’il est là pour 15 jours. Il a un franc parlé incroyable et s’inscrit vraiment dans l’action. Il est passionné, passionnant et s’emporte en disant « Tabernacle » ! Il aime la provoc et me fait beaucoup rire en disant qu’au lieu d’amener des trucs d’Europe, on devrait nourrir les enfants avec du Kossam, le yaourt à boire du Niger. Il me dit qu’il en a marre des gens qui, à chaque fois qu’on propose quelque chose disent « oui mais »… Je lui confie que je suis dans ma phase des « oui mais » (par exemple : « oui mais si on distribue du Kossam, ça va entrainer telle conséquence négative…»). Il me répond que c’est bien de se poser des questions mais que ça ne doit pas empêcher d’agir au final.
Il y a eu aussi plein de quiproquos parce que quand on parle de Milton, ça se prononce « Mille Tonne » et comme on attend aussi 1000 T de nourriture, ça donnait des dialogues très curieux…
Notre lavandier
Un jour je le retrouve couché sur le carrelage du salon, les bras en croix, avec ses bottes en caoutchouc aux pieds (par 45°C à l’ombre, c’est pas courant). Je passe à côté et lui dit « bonjour » comme si de rien n’était. Il me dit « bonjour » avec un grand sourire… Ce matin je me rends derrière la maison pour chercher du linge et je le trouve à genoux la tête dans un seau d’eau, toujours avec ses bottes en caoutchouc. Je fais demi-tour sur la pointe des pieds pour le laisser seul avec lui-même…Peut-être qu’il effectue des rites pour se purifier car il est choqué par des trucs qu'on fait? Déjà qu’il veut pas laver nos culottes…
Le téléphone de course
Vous verriez le téléphone qu’on m’a livré. Un truc vraiment mémorable : il est E-NOR-ME avec une sorte d’écran doré qui indique l’heure, des touches chromées et il se met à clignoter orange et violet de partout quand il sonne ! La grande classe. Malheureusement c’est un téléphone de remplacement. Peut-être bien qu’on va me le reprendre…bon oui on se réjouit de petites choses matérielles clinquantes parfois.
Et la santé ?
J’ai enfin cessé d’avoir des croûtes et du sang dans le nez. Désolée pour les détails. Je crois que mon corps s’est habitué à la sécheresse…enfin presque. Je dors bien, j’ai pas mal au ventre, à la gorge, ni nulle part. C’est assez enviable je dois dire. Je supporte bien le Lariam pour le palu mais je pourrais bien avoir des effets plus tard, même au bout de 2 mois.
Bon voilà, je vais essayer de vous parler un peu plus du programme et des enfants la prochaine fois mais je sais pas trop ce que j’ai le droit de dire ou pas.
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